critiques contre la compagnie Air Algérie font partie d’un "complot ourdi" pour déstabiliser sa position sur le marché national. C’est Amar Ghoul, ministre des transports, qui l’a dit mardi à l’Assemblée nationale populaire (APN) où les députés examinaient le projet de loi relatif à l’aviation civile.
Les comploteurs ne sont pas désignés mais ils auraient pu être certains des députés qui ont vécu et raconté des situations intolérables lors de leur voyages. Ce pourraient être aussi les milliers de voyageurs qui se retrouvent régulièrement pris en otages par les retards, les problèmes et les grèves à répétition au sein de la compagnie.
Parmi les preuves du "complot" avancées par Amar Ghoul le fait que les médias étrangers aient persisté à parler au sujet du krach du vol Ouagadougou-Alger d’un avion d’Air Algérie alors qu’il s’agit d’un appareil appartenant à la compagnie espagnole SwiftAir loué par la compagnie nationale.
Selon lui, cela relève d’une entreprise de destruction de l’image d’Air Algérie. Un argument bien léger, estiment des juristes, qui relèvent que du point de vue du droit, il s’agit bien d’un vol d’Air Algérie.
"On peut regretter que les agences de presse fassent dans le raccourci en parlant d’un avion d’Air Algérie sans préciser qu'il s'agit d'un avion affrété mais c’est loin d’être une preuve de complot ourdi » estime un juriste qui souligne en tant qu’usager que le "pire ennemi d’Air Algérie, c’est Air Algérie… ".
Après avoir mis en cause une campagne visant à nuire à la réputation d’Air Algérie au profit des compagnies étrangères, le ministre a consenti à reconnaître quelques problèmes.
"Air Algérie connait effectivement beaucoup de dysfonctionnements, de lacunes et de mauvaise gestion mais elle reste une compagnie nationale dont les problèmes accumulés doivent être graduellement traités au lieu de contribuer à la détruire"
Pas d'adhésion à l'Open Sky
Amar Ghoul a évoqué l'accès des investisseurs privés au marché du transport aérien en rappelant qu’en définitive il est tributaire d’une autorisation du gouvernement.
"Investir dans le marché du transport aérien requiert une licence d'exploitation délivrée par le Gouvernement", a indiqué Amar M. Ghoul en rappelant que l’octroi des licences est gelé depuis 2009
"Le maintien ou la levée du gel de ces licences relève des seules prérogatives du Gouvernement algérien". Si Amar Ghoul parait incertain sur cette question, il a été plus net au sujet de l’Open Sky : l’Algérie n’est pas prête à y adhérer.
"Si nous nous empressons à y adhérer, nous porterons préjudice à notre flotte exploitée par Air Algérie et Tassili Airlines, mais aussi à d'autres secteurs stratégiques tels que la Poste, les finances et l'énergie".
Une "entreprise familiale"
Ce discours "patriotique" autour d’Air Algérie même les députés du FLN et du RND ne l’entendent plus. Certains d’entre eux ne se sont pas privés de relever que ce sont les retards et la manière cavalière avec laquelle les clients sont traités qui porte préjudice à la compagnie.
Le député Lyes Saadi, du parti FLN, a raconté par le menu les péripéties d’une nuit d’attente à Tunis avec un chef d’escale "enfermé" dans un bureau. Ce n’est pas une compagnie, c’est une « entreprise familiale » a-t-il dit.
Un député indépendant a affirmé que le changement n’était pas possible à Air Algérie qualifiée d’entreprise "familiale dont la plupart des responsables ont des liens avec le pouvoir".
Le ministre voit probablement dans ces critiques un "complot"...
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