Le Secrétaire d’Etat français auprès du ministre de la Défense, Chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire Jean-Marc Todeschini, a présidé, lundi, à la Résidence « Les Oliviers » d’Alger, la cérémonie de décoration d’anciens combattants algériens qui sont au nombre de 05.
Il s’agit de Kaddour Sadok, engagé volontaire le 22 février 1939 au sein du 9ème Régiment de Tirailleurs Algériens. Il a participé dès le 09 décembre 1942 à la campagne de Tunisie. Le 03 mai 1944, il débarque à Naples et prend part aux combats de la campagne d’Italie lors de laquelle il est blessé le 05 juillet 1944. Rengagé le 25 février 1953, il sert en Indochine du 03 janvier 1954 au 03 juillet 1955 et est rayé des contrôles le 25 février 1956.
Titulaire de la carte du combattant n° 86472 délivrée le 26 novembre 1961 à Paris, Sadok est également titulaire d’une pension militaire d’invalidité pour blessure de guerre au taux de 20 %.
Le second décoré de l’ordre de la légion d’honneur est Mohamed Ighilagha qui s’est engagé au titre du 1er Régiment de Tirailleurs Algériens le 31 janvier 1942.
Il participe à la campagne de Tunisie du 6 décembre 1942 au 06 juin 1943 et repart pour faire campagne en Italie du 27 août 1944 au 29 septembre 1944.
Il poursuit les combats en France et est alors grièvement blessé par éclat d’obus le 24 décembre 1944. Après une longue convalescence, il est réformé pour blessure de guerre et radié des contrôles le 01 mars 1947.
Il est titulaire de la croix de guerre avec palme et bénéficie d’une pension d’invalidité. Sa nomination dans l’ordre de la légion d’honneur vient rendre hommage à ce soldat qui s’est battu et a souffert pour la libération de la France.
Le troisième ancien combattant algérien décoré de Chevalier de la Légion d’Honneur est Ziane Zeguir. Incorporé au 12ème Régiment de Chasseurs d’Afrique et, après avoir fait mouvement sur Casablanca, il embarque pour Liverpool pour rejoindre la prestigieuse 2ème DB du Général Leclerc le 31 mai 1944.
Il débarque le 02 août 1944 et participe à la campagne de Normandie du 7 au 22 août, durant laquelle il participe activement aux combats d’Alençon les 9, 10 et 11 août 1944.
Il prend part aux combats pour la libération de Paris, à compter du 23 août. Il participe à la campagne des Vosges du 11 septembre au 11 novembre 1944 et poursuit avec la campagne d’Alsace du 12 novembre 1944 au 1er mars 1945. Il prend une part effective aux combats de la bataille de Strasbourg du 23 au 25 novembre 1944.
Zeguir poursuit son avancée et pénètre en Allemagne où il mènera encore les combats jusqu’à la capitulation allemande. Il revient en France le 25 mai 1945 et il est démobilisé le 29 novembre 1945.
Tout au long de ce périple, il se distingue par son courage et sa bravoure qui lui vaudront cette citation à l’ordre de la Brigade avec attribution de la croix de guerre 39-45 et étoile de bronze attribuée par le Général Leclerc : « chasseur excellent et dévoué…n’a cessé de la Normandie jusqu’en Allemagne de servir avec zèle et courage… « .
Sa nomination dans l’ordre de la légion d’honneur vient rendre hommage à un soldat qui a été de toutes les batailles pour libérer la France.
L’autre ancien vétéran décoré par le ministre français à Alger est Mohamed Djemai. Il a été incorporé le 15 mars 1943 au 65ème Régiment Artillerie Aérienne.
Il débarque en Corse le 27 avril et rejoint le théâtre des opérations en France le 19 août 1944 et participe donc aux opérations du débarquement de Provence.
Il participe aux combats de l’hiver 1944-1945, franchit la frontière franco-allemande le 18 avril 1945 et demeure ensuite dans l’Allemagne occupée jusqu’au 22 octobre 1945.
Djemai qui compte 263 jours en unité combattante est titulaire de la carte du combattant n° 99ADZ3048833. Sa nomination dans l’ordre de la légion d’honneur vient rendre hommage à sa participation aux combats menés pendant la seconde guerre mondiale pour la libération de la France.
Enfin, Abdallah Amari, a été décoré lui aussi des insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur à la Résidence de France à Alger ce lundi. Il s’engage le 28 janvier 1939 au titre du 2ème Régiment de Tirailleurs Algériens.
Il participe à la campagne du Levant du 26 septembre 1939 au 6 août 1941 et débarque en Provence le 10 septembre 1944. Blessé le 25 septembre 1944 par éclats d’obus, il sera évacué et passera de longs mois en soins avant d’être réformé le 4 décembre 1945 avec le bénéfice d’une pension d’invalidité.
Dans son discours lu en la circonstance, a rappelé que « c’est ici que vivait il y a 70 ans le Général de Gaulle et sa famille, lorsque le Comité Français de Libération Nationale siégeait à Alger »avant de souligner qu' »Alger, une des rares villes étrangères décorées de la légion d’honneur, témoignent des liens singuliers qui existent entre la France et l’Algérie et qui abritera ensuite la première réunion de l’assemblée nationale constituante de l’Algérie indépendante ».
L’hôte de l’Algérie a également rappelé que « d’abord à Sétif où je me suis recueilli devant le mausolée de Saal Bouzid, première victime algérienne du massacre du 8 mai 1945. Et j’ai tenu à ce que ce soit mon premier geste sur cette terre d’Algérie. Un geste sans précédent pour un membre du gouvernement français. C’est un geste d’apaisement et d’amitié que nous avons voulu accomplir en direction de nos amis algériens. Et je suis heureux que ce geste ait été compris ».
Jean-Marc Todeschini a soutenu dans son même discours qu' »en venant en Algérie, je suis d’abord venu rappeler ce que furent les sacrifices de tous les soldats algériens qui ont combattu sous le drapeau français. Alors que le centenaire de la Grande Guerre va bientôt entrer dans sa deuxième année, j’ai une pensée pour les 175.000 soldats d’Algérie qui ont participé à la Première Guerre mondiale, fraternellement confondus avec les millions de soldats venus de toutes les provinces de France. Au total, 26 000 tués et disparus ne rentreront jamais en Algérie ».
Pour conclure son discours, le ministre français souligne que « l’histoire de nos deux nations est riche, c’est une histoire de rencontres, d’influences, de dialogue, d’affrontements également mais il faut savoir les surmonter, et c’est tout l’enjeu de la mémoire : elle ne doit pas servir à nous diviser, mais à nous retrouver ».
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